Mon juju,
J’ai été ravie d’apprendre que vous aviez pour projet de visiter Gozo. Vanessa a (une nouvelle fois) une belle idée. La petite île au Nord de Malte est clairement ce que j’ai préféré du séjour. On m’avait conseillé de n’y rester qu’une journée, que cela suffirait à faire le tour de cette île minuscule. Nous y sommes restés deux jours. Je te le dis tout de suite Julien, restez-y plus ! Vous aviez aimé le Monténégro, sa tranquillité touristique, ses vieilles pierres, ses paysages ; vous allez adorer Gozo.
Gozo vous accueille avec les rires de ses chauffeurs de bus et avec le soleil, le soleil partout, le soleil tout le temps ! Gozo, tu le remarqueras vite à Malte, c’est aussi de là que viennent tous les bons produits du pays. Le bon vin. Le bon fromage de chèvre. La bonne charcuterie. Le bon miel. Les bons fruits et légumes… Tu mangeras bien à Gozo ! La cuisine gozitane, tout comme sa voisine italienne, est une cuisine généreuse qui déborde de couleurs, de saveurs et de soleil. Oui, je sais, je te l’ai déjà dit, mais j’insiste : le soleil est partout à Gozo ; dans le ciel, dans l’assiette, dans les sourires.
Pour aller à Gozo, il faudra que tu prennes un ferry au Nord de Malte. La traversée est rapide et ne coûte pas grand chose. Gozo te tend les bras. Avant, tu peux faire un crochet pour regarder la vue sur le village de Popeye. C’est un village de pêcheurs entièrement construit pour le tournage d’une comédie musicale sur le marin. N’y rentre pas, ce n’est aujourd’hui qu’un parc d’attractions. Mais la vue d’en face, sur les petites maisons colorées et les eaux claires de la baie, est aussi agréable que photogénique.
Tu as traversé. Te voici à Gozo. La première image que l’on a en pensant à Gozo (ou en tapant le nom de l’île sur Google images) est celle de l’azure window. C’est vrai que c’est beau cette roche dorée qui s’ouvre sur un bleu infini. C’est beau, mais il y a encore mieux. Ne t’y attarde pas trop. Enfin, ce n’est pas tant qu’il y a mieux, c’est qu’il y a toujours du monde devant la fenêtre. Le site est aussi accessible qu’il est célèbre. Un bus te conduit directement devant. Alors, quand tu iras, le mieux est encore de te motiver pour y aller au lever du soleil. Ce doit être magique de voir l’astre majestueux se réveiller en un concert de tons à travers la fenêtre naturelle. En tout cas, quand j’y retournerai, c’est ce que je ferai !
(Édit : l’azure window s’est écroulée lors d’une tempête le 8 mars 2017, un mois et demi après notre visite de l’île de Gozo.)
Bon, et maintenant que je t’ai dit qu’il y avait mieux, il va falloir que j’illustre, je le sens bien !
Nous avons passé notre deuxième et dernière journée gozitane à marcher. Nous nous sommes rendus sur la côte Nord et nous avons marché de Marsalforn à Zebbug – soit d’Est en Ouest – en suivant méticuleusement la côte.
À vrai dire, ce n’est pas ce qui était prévu. Nous devions prendre un bus qui nous conduisait en un point d’intérêt précis. Et puis un gentil couple de papy et mamie nous ont invité à goûter des liqueurs locales dans leur boutique. Tu imagines bien que ça ne se refuse pas. Nous avons raté le bus. Rien de grave. Un autre arrive et nous rapprochera de là où nous comptions aller. C’est juste un peu plus de marche. Dans ce bus, nous rencontrons Olivier qui fait le tour d’Europe à pied depuis 2009. Un sacré personnage ! Mais ça, c’est une autre histoire.
Nous voici donc sur la côte, sans trop savoir ce qui nous attend. Sans imaginer la pluralité des paysages que nous allons traverser. Nous marchons. Rapidement, cette côte de roche nue se pare de dessins géométriques. Les premiers marais salant, creusés dans la pierre il y a plusieurs centaines d’années, apparaissent tels des échiquiers géants nous offrant un nuancier complet de couleurs d’eau de mer. Nous les suivons tout au long de notre marche.
Bâtisses abandonnées, abris troglodytes, passages hors des sentiers, tours lointaines, nous prenons plaisir à explorer, à nous laisser guider par la curiosité et émerveiller par les surprises que nous réserve la côte. Nous sommes seuls. « Oh tiens, un canyon ! » « Quelle est cette construction tout en haut de la colline ? Allons voir ! »
Il a été difficile de quitter cette île tant il reste à découvrir. Nous lui avons fait la promesse de revenir.
Et avant de partir, Julien, va faire un petit tour à la citadelle de Victoria et mange ensuite au Grapes wine bar. Tu ne seras pas déçu. Parole de gourmande !
Au moment où tu liras cette lettre, je serai en route pour la Slovénie d’où je t’enverrai aussi une petite carte.
Prends bien soin de toi.
Des bisous qui soignent.
Léa