La Guadeloupe en voilier

Chère Guadeloupe,

J’avais l’impression de te connaître avant même de te rencontrer. Léo est un enfant du pays. Tes forêts et tes belles eaux furent ses terrains de jeu. J’ai marché dans des souvenirs qui ne sont pas les miens. Chère Guadeloupe, quel bonheur de te rencontrer, de mettre des odeurs, des couleurs, des saveurs, sur les récits de l’enfant qui a grandi, de l’enfant qui est parti.

La Guadeloupe en voilier

Cinq journées en mer ont introduit notre séjour. Cinq journées à être, tour à tour, secoués et bercés par les vagues. Cinq journées à découvrir un peu de la vie en bateau ; un petit aperçu de l’enfance de Léo, sur le voilier de ses parents.

Par la mer, nous sommes arrivés à Marie-Galante ; île galette couverte de canne à sucre et bordée de belles plages désertes. De Marie-Galante, je connaissais déjà quelques saveurs. Du bon rhum coule de ses champs. Nous sommes allés dans les distilleries de l’île. Nous avons humé, nous avons goûté et nous en avons ramené. De Marie-Galante, je n’imaginais pas ces paysages. Paradisiaques.

Par la mer, nous sommes arrivés aux Saintes. Archipel aux cases colorées, chapelet d’îles de pêcheurs aux reliefs qui forment les vagues d’une mer agitée. L’une des plus belles baies du monde, parait-il. Laisse-moi le loisir d’aller vérifier cela de mes propres yeux. Nous avons parcouru Terre-de-Haut en vélo électrique, allant, sans effort, du haut fort Napoléon jusqu’à la discrète plage de l’anse Rodrigue, à l’autre bout de l’île. Nous avons ensuite jeté l’ancre face au pain de sucre dont les élégantes orgues basaltiques ont les pieds dans l’eau.

Guadeloupe, l’île aux belles eaux

De retour sur la terre de Guadeloupe, nous n’avions pas fini de tanguer que Léo se réjouissait de nous faire découvrir son coin de paradis à lui. Direction Goyave, nous suivons un discret chemin, poursuivons dans la rivière et arrivons enfin à Bras-de-Fort. Un profond puits de verdure encadre une belle cascade et son bassin. Ni une, ni deux, nous sautons dans l’eau et Léo nous apprend à escalader la cascade pour aller nous baigner dans un bassin entre deux niveaux des chutes d’eau.

Et puis, nous sommes allés dans les bains chauds de Dolé, derrière le bassin des amoureux. Là-bas, l’eau qui cascade est tiède. Et en grimpant un peu plus haut, nous profitons des bains pour nous seuls et de la force de l’eau pour nous offrir un massage naturel dans un cadre végétal juste fou.

Et puis, nous sommes allés jusqu’à la cascade de la ravine Paradis, à Vieux-Habitants. Un peu plus difficile d’accès, tu caches ici aussi un bien beau bassin habillé de longues orgues basaltiques.

Je crois que c’est ce que je retiens surtout de la Guadeloupe. Des forêts tropicales et des cascades aux noms poétiques. Guadeloupe, l’île aux belles eaux, tu portes bien ton nom.

La tentative d’un lever de soleil au sommet de la Soufrière

Il est 2h15 quand mon frère vient nous réveiller. Après une heure de voiture, avec une banane dans la poche et la lampe frontale sur la tête, nous entamons la randonnée qui nous mènera au sommet de la Soufrière. La lune est pleine, elle éclaire nos pas lors de l’ascension. J’aime beaucoup randonner de nuit.

Arrivés en haut du volcan, le vent nous glace. Nous sommes complètement dans la brume et il pleut un peu. Nous attendons que le ciel s’éclaircisse depuis l’abri. Tant pis pour les belles images du soleil qui perce l’horizon.

Lorsque nous sortons, le ciel est blanc et solide. Des reliefs sombres et tranchants le découpent, les fleurs sont comme brûlées, le parfum du souffre nous fait pleurer. Nous approchons d’un cratère. L’ambiance est à la fin du monde. « Porte des enfers » déchiffre-t-on sur un panneau. Nous sommes complètement seuls sur le volcan. Il y a quelque chose de magique. Non, nous n’avons pas la vue dégagée, mais nous avons l’expérience.

Nous entamons le tour du cratère. Je cherche maintenant mes mots pour décrire la végétation de ton volcan sans user de trop de superlatifs qui risqueraient d’ennuyer le lecteur… Je mettrai des photos. Et j’ajouterai simplement qu’elle vaut, à elle seule, l’ascension de la Soufrière.

Plus nous descendons, plus le ciel s’éclaircit. Arrivés au pied du volcan, le dernier nuage à son sommet s’échappe. C’est rare parait-il. La journée est idéale pour grimper. Tous ceux que nous croisons aurons une belle vue sur toute l’île.

Nous pensions nous consoler dans les bains jaunes, ces bains chauds au pied du volcan, mais ceux-ci sont vidés pour être nettoyés à notre arrivée.

La prochaine fois, le réveil sonnera un peu plus tard.

Mes souvenirs de Guadeloupe

Chère Guadeloupe, tu nous as aussi baptisés, mon frère et moi. La plongée est l’une des grandes passions de Léo que je n’avais jamais eu l’occasion de partager. C’est chose faite. Nous avons plongé à Malendure et j’ai adoré l’expérience. Un autre monde s’est ouvert à moi. Il a l’air immense et passionnant. J’ai très envie de l’explorer un peu.

Chère Guadeloupe, de notre passage, je retiens aussi les oiseaux, des petits colibris qui égayent nos réveils jusqu’aux lourds pélicans qui se jettent dans l’eau. Je retiens aussi les plages, de celles de sable blanc en Grande-Terre à celles de sable noir en Basse-Terre. Je retiens aussi les marchés et les rythmes du gwo ka qui résonnent dans les rues de Pointe-à-Pitre le samedi.

Chère Guadeloupe, il me reste encore tant de souvenirs à découvrir. Je reviendrai.

 

Je t’embrasse.

Léa

Tu aimeras aussi lire :

Cet article a 4 commentaires

  1. Defranoux-Cadart Anne

    C’est encore avec un immense plaisir que je te « suis » dans ton magnifique voyage en Guadeloupe !! Merci de me faire « visiter » ce pays idyllique !! Heureux Léo, ton Paradis est merveilleux. Gros, gros bisous et encore merci. Profitez-en à fond.
    Mamie Anne et Jean-Paul.

  2. Virginie Jean

    Bonjour Léa, ton récit est passionnant et doux à la fois,
    J’aimerai emmener mes filles, Manon 10 ans et Linoa 4 ans, sur les îles de Guadeloupe mais je suis freinée par toutes ces communications concernant les sargasses, qui sont toxiques et qui semblent tallent envahissante qu’elles en deviennent ingérable sur l’ensemble du territoire !
    Peux tu m’indiquer des conseils stp ?
    Merci par avance de ton aide !
    Virginie

    1. Léa

      Bonjour Virginie et merci pour ton commentaire. 🙂
      Tu peux y aller sans crainte, les sargasses sont très localisées et ramassées, il n’y en a pas partout, loin de là. En décembre, je n’en avais vu que sur quelques plages de Marie-Galante.
      Par avance, bon séjour à vous 3 !

Laisser un commentaire