Santiago,
Je viens de découvrir ton histoire dans le livre « L’Alchimiste ». Je t’écris aujourd’hui car elle me reste en tête. Je tire plusieurs leçons de ton histoire que je vais prendre soin d’appliquer à la mienne. Je t’entends d’ici me dire, comme t’avait répondu l’Alchimiste : « Je ne fais que te rappeler ce que tu sais déjà. ». Peut-être, mais ça fait du bien de l’écrire.
Tu m’as appris qu’il ne faut pas faire le choix du confort.
Quand quelqu’un prend une décision, il se plonge en fait dans un courant impétueux qui l’emporte vers une destination qu’il n’a jamais entrevue, même en rêve.
À plusieurs reprises tu as dû faire un choix. À chaque fois, d’un côté de la balance, des habitudes, du confort et de la sécurité ; de l’autre, de l’inconnu, des aventures et du risque. Tu as quitté ton Andalousie et tes moutons, Tanger et le vendeur de cristaux ou encore l’oasis et Fatima. À chaque fois, la décision fut difficile à prendre, à chaque fois tu as choisi l’aventure, jamais tu ne l’as regretté. C’est réconfortant de savoir que ces choix, entre confort et prise de risques, ne sont évidents pour personne. Ça m’encourage dans la voie risquée. J’y ai mis un premier pied il y a trois ans en créant Lundi communication, à peine sortie de l’école. Et finalement, pourquoi ne pas m’y enfoncer davantage en quittant le confort de la vie sédentaire ? Nos situations sont très différentes, pourtant je trouve des similitudes dans nos doutes. Dois-tu racheter des moutons pour redevenir berger ? Dois-je me trouver un CDI en temps plein pour mener une vie stable et confortable ? Tu as répondu en démontrant que l’inconnu regorge de belles rencontres, d’expériences inégalables et de découvertes enrichissantes. La vie a donc plus de goût lorsque l’on prend le risque de rencontrer l’inconnu.
Tu m’as appris qu’il fallait croire en ses rêves et savoir les réaliser.
Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer.
Chaque enfant grandit avec un rêve. Le monde se divise ensuite en deux catégories d’adultes : ceux qui les suivent et ceux qui les oublient. La deuxième rassemble malheureusement plus de monde. Dans cette catégorie, il y a ceux qui, comme le vendeur de cristaux préfèrent continuer à rêver. Quel sens aurait la vie sans rêve à poursuivre ? N’est-on pas mieux ici, avec ce rêve, un peu lointain, un peu flou, mais toujours là ? Et il y a ceux qui, comme le brigand près des pyramides, ne croient tout simplement pas en les leurs. Quel crédit a un rêve après tout ? Tu n’es plus un enfant, et tout, autour de toi, t’appelle à avoir une vie aussi balisée que celle des autres. Et puis il y a toi et il y a l’Alchimiste, qui poursuivez vos rêves. Ton trésor existe, le mien aussi. Il faut juste continuer à y croire et ne pas le laisser à l’oubli.
Tu m’as appris que la vie avait un sens.
C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante.
C’est sans doute le message le plus important de ton histoire. Tu parles de légende personnelle, comme t’en avait parlé le vieux roi à l’origine de ton aventure. Réaliser sa légende personnelle, c’est accomplir ce pour quoi on existe. Ta légende personnelle était la quête de ce trésor. Tu m’apprends que tout être vivant, ainsi que toute chose sur Terre, a une légende personnelle. Pour être un être accompli, ta vie doit être orientée pour la réalisation de celle-ci. Sans quoi, tu ne fais que traverser la vie d’un bout à l’autre, sans lui trouver grand intérêt, voire pire, en nourrissant des regrets. En fermant le livre, la première question que je me pose naturellement est « quelle est ma légende personnelle ? » C’est loin d’être une question facile. Trouver un sens à sa vie ne se fait pas en une nuit. J’y pense donc. Même si j’ai évidemment une intuition à ce sujet…
Tu m’as appris qu’il fallait apprendre à profiter de ce que l’on a sous les yeux.
Peut-être Dieu a-t-il créé le désert pour que l’homme puisse se réjouir à la vue des palmiers
Et ça, ce n’est pas le message le plus facile à intégrer lorsque, comme toi ou moi, on a envie de voyager. Je vis à Lyon, bien loin de l’Andalousie et du désert. J’aime Lyon. Je la trouve belle et riche. Je m’émerveille régulièrement de ses façades colorées, de ses lumières qui se reflètent dans ses fleuves, du ciel qui s’embrase au-dessus de l’incroyable basilique de Fourvière… Mais je sais que Lyon ne me suffira pas. Peut-être que mon trésor se trouve à Lyon. Mais pour le savoir, j’ai besoin, comme toi, d’aller le chercher ailleurs. J’ai bien compris, à travers ton histoire, que c’est le chemin qui compte et non pas l’arrivée. Alors, même si je voyage pour revenir à Lyon, n’en reviendrais-je pas plus riche ? Plus apte à m’émerveiller davantage et à profiter de ce que je connais pourtant si bien ?
Et tout ceci n’est qu’une infime partie de ce que j’ai appris de ton histoire. Je pourrais encore noircir des pages à te parler de ce que j’ai retenu de ta vision de la vie, de l’amour ou même de l’alchimie.
Je te remercie donc.
Mes amitiés à Fatima.
Je t’embrasse.
Léa
« L’Alchimiste » de Paolo Coelho
Cet article a 3 commentaires
Merci LEA de ton temoignage tellement parlant 🙂
Moi aussi de Lyon je partage exactement ta vision, Paulo m’a appris beaucoup et mes voyages aussi, le voyage, je crois, peut etre considéré comme une drogue lol
J aimerai echangé avec toi sur la vie, les voyages, je connais pas mal de voyageur qui serait aussi content de pouvoir discuter avec toi. Beaucoup partage cette vision 🙂
Bonne journée
Aurelien
Salut Aurélien,
Je te remercie pour ton chouette retour. (:
Et ce serait avec plaisir une discussion avec vous sur Lyon à l’occasion. (:
Belle journée.
Léa
De rien 🙂 avec plaisir 🙂
Quand tu es dispo n hesites pas 🙂 je te laisse mon mail: aurelien.prost01@gmail.com
Je joue tres souvent de la musique sur lyon dans divers endroits , ca peut etre l occase de se rencontrer et d echanger
N hesites pas si ca te dit
Belle journée à toi aussi merci 🙂
Aurelien