Cher voyageur, cher motard,
Je t’invite à me suivre pour une balade de trois jours à moto en Ardèche. Ici, les paysages appellent à prendre le guidon. Les routes sont faites pour nous. Cédons donc.
Premier jour : les monts d’Ardèche à moto
Ce matin, il fait chaud. Très chaud. La France est en alerte canicule. Nous nous réveillons au bord de la Drôme et plions notre tente rapidement. Nous accrochons nos sacs sur nos motos. Ces gestes, répétés tous les matins, sont mécaniques. Nous n’avons qu’une hâte : rouler. J’enfourche ma belle machine. Contact. C’est parti. De l’air. Le soulagement est éphémère. Le vent brûle mon visage.
Nous traversons le Rhône : nous sommes en Ardèche. Nous prenons désormais la direction des monts d’Ardèche. Ces monts dont les reliefs dessinent les paysages de nos routes depuis plusieurs kilomètres déjà. La pente est douce et petit à petit l’air redevient respirable. Je retrouve ce vent qui fait du bien. Je roule avec plaisir.
Encore un coin de France que je ne connaissais pas. C’est vert, c’est fleuri. La route serpente doucement. De temps en temps, à la sortie d’un virage, un hameau anonyme aux maisons en grosses pierres. Ces maisons devant lesquelles sont installés des bancs. J’ai une fascination pour ces bancs. Ici et là, ils sont encore occupés par nos anciens qui nous observent passer. Quelle drôle d’activité dans ce monde qui court. Quelle activité enviable dans ce monde qui devient fou.
Après nous être baladés un moment sur ces belles routes, nous arrivons dans un nouveau hameau : le hameau de la Mûre. C’est ici que nous nous arrêtons. Le hameau de la Mûre a été transformé en une maison d’hôtes. Nous y sommes invités par l’office de tourisme d’Ardèche. Le lieu est magnifique, rénové dans le respect de son histoire, décoré avec goût et au cœur de ces monts verdoyants. Nous sommes accueillis par Patricia et Olivier qui nous font visiter le hameau dans lequel je ne tarderai pas à me perdre. La chambre immense et magnifique, la piscine à débordement, le très bon repas cuisiné par Olivier… ce hameau est plus confortable que nos habitudes et ce n’est pas désagréable de se laisser aller à profiter dans de telles conditions. Nos voisins de chambrée sont quasiment tous des habitués du lieu ; et je comprends que l’on puisse s’habituer au hameau de la Mûre avec plaisir.
Deuxième jour : la vallée de l’Eyrieux à vélo
Nous nous réveillons avant le soleil et sortons profiter du lever du jour sur les monts d’Ardèche. Il fait frais. Nous apprécions pleinement cette courte parenthèse de douceur au milieu de ces journées caniculaires. Nous nous installons sur les bords de la piscine pour observer les monts embrumés changer de couleur. T’ai-je déjà dit à quel point j’aimais les levers de soleil en voyage ?
Après un délicieux petit déjeuner, nous enfourchons nos motos et prenons la direction de la vallée de l’Eyrieux. Encore une fois, la route est absolument magnifique. Après chaque virage, je me renouvelle la promesse de ne plus jamais prendre les autoroutes. Pourquoi s’infliger de l’autoroute alors que les petites routes de France sont si belles et si calmes ? Plus jamais, promis !
Nous arrivons rapidement à Ollières-sur-Eyrieux où l’office de tourisme a réservé deux beaux vélos électriques pour nous chez Eyrieux Sport. Nous troquons donc nos montures pour nous balader quelques heures sur la dolce via. Et nous ne sommes pas fâchés de pouvoir quitter nos blousons en cuir, nos jeans et nos grosses chaussures : le soleil tape toujours très fort.
La dolce via est une ancienne voie de chemin de fer, transformée en voie cyclable. Dans la vallée de l’Eyrieux, elle longe la rivière nous offrant une vue imprenable sur ces rives. Les paysages sont superbes. C’est très chouette comme balade : nous reconnaissons les anciennes gares, roulons sur les ponts et dans les tunnels qui laissaient jadis passer le train. Nous nous arrêtons régulièrement pour admirer l’Eyrieux. La rivière nous fait de l’œil sous cette chaleur écrasante. Nous roulons jusqu’en milieu de journée et l’ombre disparaît complètement du paysage. Ça tape à m’en faire tourner la tête. Au premier accès à la rivière que nous trouvons, nous plongeons nos corps brûlants dans l’eau fraîche. Quel bonheur.
Nous rendons les vélos et retrouvons nos motos pour prendre la direction du Sud de l’Ardèche. Les paysages qui encadrent la route changent drastiquement. En quelques kilomètres, les monts verdoyants laissent place à un paysage minéral et sec, sculpté par les rivières. La chaleur est désormais difficilement supportable à moto et nous nous hâtons de rejoindre notre destination, dans les gorges de l’Ardèche.
C’est par une petite route, au milieu d’une immensité de roches et d’arbres, que nous arrivons aux Dolines, la maison d’hôtes où nous sommes invités ce soir. Elle est seule au milieu de la nature, à quelques kilomètres de Balazuc. Philippe et Monique nous accueillent chaleureusement dans leur très belle maison en grosses pierres. Nous nous y sentons tout de suite très bien. Après un plongeon salvateur dans la piscine, nous partageons un repas. Nous ne sommes que tous les quatre ce soir et nous papotons de longues heures tout en nous régalant du festin qu’ils avaient préparé. Ce sont deux vrais voyageurs et nous prenons beaucoup de plaisir à écouter leurs nombreuses anecdotes. Ils partiront d’ailleurs faire le tour du Sri Lanka en tuk-tuk cet hiver : ça représente plutôt bien les personnages ! Tu l’auras compris, si tu passes dans le coin, je ne peux que chaleureusement te recommander de t’arrêter quelques jours chez eux.
Troisième jour : Balazuc & Chauvet
Après un délicieux petit-déjeuner (oui, encore… on s’y habituerait bien !), c’est à pied que nous quittons les Dolines pour nous rendre à Balazuc. Sur les conseils de Philippe et Monique, nous passons d’abord par un petit hameau particulier. Le Vieil Audon, constitué de quelques maisons anciennes, est rénové depuis les années 70 par une association qui organisent des chantiers jeunes. Ce projet collaboratif, ancré dans son territoire, est passionnant à découvrir et vaut vraiment le détour.
Nous arrivons à Balazuc depuis les falaises de calcaire. En face de nous, le petit village médiéval, parmi les plus beaux villages de France, semble accroché à la roche. À ses pieds, coule l’Ardèche où nous nous rafraîchirons avant de nous balader dans les rues. Nous tombons sous les charmes de ce village, de ses rues pavées, de ses vieilles pierres, de ses maisons fleuries, de ses points de vue sur la rivière et les falaises… Balazuc est vraiment magnifique !
Nous retournons à pied aux Dolines sous un soleil agressif avant d’enfourcher nos bécanes. Direction la grotte de Chauvet. Nous visitons Chauvet 2, l’impressionnante reproduction de la grotte de Chauvet où ont été découverts des milliers de dessins préhistoriques. La visite guidée est passionnante, nous observons de véritables chefs d’œuvres devant lesquels nous aurions pu nous extasier un long moment. La prise de photos étant interdite dans la grotte, je t’invite à aller sur leur site si tu veux découvrir quelques images.
Après la visite, nous nous baladons encore un peu dans les gorges et apercevons, depuis la route, le fameux pont d’arc où j’aimerais beaucoup retourner hors saison afin de profiter du paysage sans tout ce monde.
Puis nous roulons encore vers le Sud du département. Les paysages se transforment de nouveau, les gorges laissent place à la garrigue. Nous nous offrons ici une pause de quelques jours pour travailler au frais. Le voyage en moto reprend bientôt.
Je t’embrasse.
Léa
Cet article a 5 commentaires
Merci beaucoup, Léa, pour ce témoignage élogieux sur notre maison que l’on aime tant, Les Dolines. Nous sommes ravis que vous vous soyez sentis bien chez nous ; nous essayons d’accueillir nos hôtes comme nous aimons être accueillis lorsque nous voyageons. Vivement début octobre, pour la suite de vos aventures, faîtes nous rêver !
Merci encore à vous deux pour ce superbe accueil !
Et n’hésitez pas à nous dire si vous créez un blog finalement pour vos aventures sri lankaises ! On les suivrait avec joie !
Merci, Léa, pour cette belle balade en Ardèche, que je connais bien et qui est si pittoresque. Les photos sont magnifiques, mais est-ce que Léo a repris la moto ? J’espère qu’il est complètement rétabli et que son bras récupère correctement sa motricité ?
Gros, gros bisous de nous deux à vous partager.
Mamie Anne et Jean-Paul
Léo est toujours en rééducation, il est donc trop tôt pour reprendre la moto (surtout qu’il n’en a plus…). Il pourra peut-être en refaire en Inde, il récupère rapidement !
Bises à vous deux.
Wow, superbe mise en valeur de notre beau département ! On confirme que la Vallée de l’Eyrieux et sa belle Dolce Via est à faire absolument si vous passez dans le coin. Merci pour l’adresse de cette belle chambre d’hôtes, ça nous donne des idées pour une prochaine escapade dans le coin 😉