J’ai choisi de respecter la Terre que j’aime tant admirer et ses habitants que j’aime tant rencontrer, j’ai choisi de rester au sol, j’ai choisi de vraiment voyager. Je suis une voyageuse terrestre. Cher voyageur, j’ai envie de te parler de mon choix de voyager autrement, de voyager par les terres et les mers uniquement. Parce que renoncer à l’avion ce n’est pas renoncer au voyage. Loin de là.

Aujourd’hui, cette question résonne davantage encore. Le monde est à l’arrêt, les frontières sont fermées, les avions sont au sol et il n’est pas certain qu’ils pourront tous redécoller. Cette pause imposée est l’occasion de tout remettre en question. Soit nous reprenons nos vies comme avant, mettant les gaz droit dans le mur, soit nous en profitons pour re-questionner, trier, changer. Plus lents, nous aurons le temps d’anticiper le virage serré pour éviter le mur. Tout est à ré-imaginer, tout est à transformer mais restons sur la question des voyages, déjà suffisamment épineuse.

***

Voyage et écologie : incompatibles ?

Ma passion pour le voyage est aussi forte que mes convictions écologiques. Trois choix s’offraient donc à moi :

  1. Continuer à voyager en avion, chargée de tous les prétextes du monde (au choix : Ce n’est pas ça qui fera une différence ; Je n’ai pas le temps de voyager sans avion ; Le voyage m’offre une telle ouverture culturelle qu’elle prévaut sur mon empreinte carbone ; Tant d’autres le font, pourquoi me sacrifier ? ; Je travaille dur toute l’année, j’ai le droit de relâcher et de me faire plaisir pendant les vacances ; Foutus pour foutus, autant profiter à fond des dernières années avant l’effondrement ; Voyager en avion c’est souvent moins cher / plus facile / plus confortable ; etc.).
  2. Arrêter de voyager pour vivre en accord avec mes convictions : me créer un mode de vie durable sédentaire alliant la recherche d’autonomie et le militantisme.
  3. Allier passion et convictions en me créant la possibilité de voyager sans avion.

Je suis désormais nomade, je t’écris depuis la Nouvelle-Zélande*. J’ai donc choisi la troisième option et non seulement il est possible de concilier les deux, mais l’un donne plus de profondeur à l’autre (et vice-versa).

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Pourquoi voyager sans avion ?

Par engagement écologique :

Je t’épargnerais une lettre bourrée de chiffres et d’études scientifiques. À trop parler à la raison, je risquerais de manquer le cœur. Mais si tu dois retenir une chose c’est que l’avion représente 5 % des émissions de gaz à effet de serre (source) alors que seulement 10 % de la population mondiale a déjà pris l’avion (source).

Voyager sans avion m’apparaît tout simplement comme une évidence. Dans ce contexte où le réchauffement climatique, l’extinction massive de la biodiversité et notre société qui court encore et toujours après la croissance laissent présager un effondrement de notre civilisation… Effondrement qui affectera vraisemblablement les peuples de ces pays où nous aimions voyager pas cher en premier lieu… Dans ce contexte-là, je me refuse de participer au carnage collectif. Je ne peux pas savoir et ne rien faire. Ça m’est impossible comme il m’a semblé impossible de continuer à manger des animaux il y quelques temps. Et mes savons solides, cosmétiques maisons et courses en vrac dans des sacs cousus main pèsent trop peu dans la balance (je continuerai quand même, il parait que le bon pour l’environnement se marie bien avec le bon pour la santé et pour le budget).

Je chasse la dissonance cognitive en continuant à m’informer et en prenant des décisions radicales à mon échelle. Alors bien sûr, il me reste quelques incohérences. Elles se dissiperont au fur et à mesure sur mon chemin. Mais s’il fallait être parfait pour commencer à agir, s’il fallait être parfait pour prendre la parole, on serait bien dans la merde ! Je mangeais de la viande avant de devenir végétarienne. Je prenais l’avion avant d’arrêter. Et si tu prends du temps à regarder les défauts de mon engagement, tu perds ce temps dans ton engagement personnel.

Pour commencer à vraiment voyager :

Quand tu renonces à l’avion tu te reconnectes avec ce qu’est vraiment le voyage et tu gagnes tellement plus. Parce que non, se téléporter en quelques heures à des milliers de kilomètres, l’histoire de quelques jours ou quelques semaines avant de revenir à la normale, comme si c’était normal, non, ça ce n’est pas voyager. Dans le voyage, il y a le mouvement déjà. Il y a aussi la découverte, la rencontre et l’imprévu. Et le plus souvent, renoncer à l’avion revient à laisser plus de place à tout cela. Voyager par les terres et les mers, c’est être plus lents, c’est voir les paysages évoluer, les visages se transformer. Traverser la France en stop, c’est un voyage. Partir depuis chez toi pour un week-end à vélo, c’est un voyage. Monter dans un train de nuit et partager un bout de ton repas avec tes voisins, c’est un voyage. Faire une randonnée sur plusieurs jours, en bivouaquant sous les étoiles et en te sentant comme un chef quand tu cuisines tes nouilles sur ton feu de camp, c’est un voyage. Même si c’est à côté de chez tes grands-parents.

Je voudrais te citer ici un passage du manifeste « Stay on the ground », rédigé par Julien Goguel :

« Les yeux grands ouverts, nous déclarons aujourd’hui que se téléporter en quelques heures à quelques milliers de kilomètres est un rêve du passé. Demain, ce sera irresponsable. Nous proposons de repenser notre rapport à l’ailleurs et au voyage. L’avion aboli les distances ? Restaurons-les. Au culte de la vitesse nous proposons l’éloge de la lenteur. L’époque où l’on changeait de continent le temps d’un congé est révolue. La technologie et l’offre commerciale le permettent encore, mais la raison nous l’interdit désormais. Voyageons près de chez nous, ici est un ailleurs comme un autre. Et si nous voulons aller plus loin, prenons le temps d’y aller lentement, à vélo, en voilier ou à pied. Ne plus prendre l’avion, c’est être visionnaire. »

***

Comment voyager sans avion ?

La question des distances :

Lorsque nous voulons voyager sans avion, deux options s’offrent à nous : voyager régulièrement mais près de chez nous ou voyager loin mais partir sur du long cours.

Je suis ravie de voir se développer la première option. Nous redécouvrons la beauté de notre pays, la beauté de nos régions. Voyager en France est redevenu cool. Et petit à petit, nous autres voyageurs, nous nous rendons compte que nous connaissions mal notre coin du monde et qu’il peut nous réserver de belles surprises et des rencontres marquantes. Comme un « vrai » voyage… J’en ai fait l’expérience l’été dernier avec Léo. Avant de partir pour notre long voyage, nous avons sillonné le Sud-Est de la France à moto pendant deux mois. Ce fut un voyage merveilleux. Et il nous reste encore tant à découvrir !

La deuxième option est celle que nous avons choisi et, sur la route, nous nous rendons compte que nous sommes nombreux à avoir fait ce choix. Voyageurs à vélo, voyageurs à moto, voyageurs à pied, auto-stoppeurs, navigateurs… Les possibilités sont nombreuses et avec du temps, il n’y a pas un endroit qui ne soit pas accessible par la terre ou la mer. Il ne reste plus qu’à être un peu créatif et à prendre le temps nécessaire à ce voyage.

La question du temps et la question du budget :

Qu’en est-il du temps justement ? C’est le luxe absolu de notre époque. Et nous semblons le redécouvrir maintenant que nous sommes enfermés. Les voyageurs en ont-ils vraiment plus que les autres ? Et le budget alors ? Comment fait-on pour partir pour un voyage long alors que dans une vie sédentaire, nous pouvons avoir du mal à joindre les deux bouts ?

La réponse est la même pour les deux questions : il faut choisir ses priorités. Si ta priorité est de réaliser ce rêve de long voyage, tu trouveras le temps et le budget nécessaire. Il y a bien sûr des exceptions, des personnes pour qui c’est quasiment impossible (je ne me résous pas à écrire seulement « impossible ») pour une question de passeport ou de santé par exemple. Mais partons du principe que je m’adresse à un voyageur européen en bonne santé. Et là, tout est possible.

Plutôt que de t’exposer des principes, je vais te donner notre exemple. Ma priorité était le voyage, j’ai donc fait mes choix de vie en conséquence. J’aurais pu avoir un bon CDI en temps plein mais cinq semaines de vacances par an ne me suffisaient pas. J’ai donc choisi un poste en mi-temps assez souple pour me laisser partir quand je voulais, combiné à une activité en freelance que j’organisais comme je voulais. J’ai galéré. Pendant des années, j’ai dû compléter avec des missions d’intérim le matin, le soir ou les week-ends. J’ai beaucoup travaillé pour des salaires cumulés qui étaient trop rarement au-dessus du SMIC. Et quand ça ne passait vraiment pas, je louais ma chambre sur AirBnB et je dormais sur mon canapé ou chez des amis. Léo, quant à lui, a enchaîné les missions d’intérim pendant un long moment. Et comme cela, nous avions tous deux la liberté de partir régulièrement. Nous nous sommes offerts le temps de voyager plutôt qu’une belle carrière. Et nous avons parcouru de nombreuses routes d’Europe en stop. C’est sur des vacances d’été que Léo et moi avons voyagé jusqu’à Pékin sans avion. Et ce sont nos choix de vie qui ont rendu ça possible.

Et puis nous avons eu ce projet de voyage au long cours. Nous n’avions pas un kopek quand nous avons choisi la date de départ. En 2017, nous avons décidé que nous deviendrions nomades pour l’été 2019. Le plus gros du boulot était alors fait. La décision prise, le rêve devient projet. Nous avions deux ans pour nous préparer : il fallait trouver des moyens de gagner notre vie sur la route et économiser quelques milliers d’euros pour ne pas nous retrouver trop dans la merde si une pandémie nous empêchait de travailler pendant plusieurs mois (par exemple, totalement au hasard). Nous avons déménagé pour un appartement beaucoup plus petit afin d’économiser sur notre loyer, nous avons encore plus travaillé, nous avons fait moins de sorties payantes (apéro chez nous plutôt que dans un bar) et nous avons mis (un peu) en pause les voyages plus courts. Nous avons ainsi réussi à économiser assez pour pouvoir partir tranquilles. Alors qu’aucun de nous deux n’avaient de gros salaire.

Nous nous sommes donc offerts la possibilité de voyager sans date de retour, sans avion, pendant plusieurs années. Ce n’est pas de la chance mais une question de priorité et une longue préparation. Et ce voyage-là n’a pas la même saveur que si nous avions fait un aller-retour en avion en Nouvelle-Zélande.

Et puis, il faut quand même savoir que la vie nomade est nettement moins chère que la vie sédentaire. Et plus nous sommes lents, mois la vie sera chère. Bien sûr, nous faisons quelques concessions sur notre confort… Même si nous nous habituons très volontiers à une vie plus minimaliste. Mais je préfère mille fois passer ma jeunesse sur une route inconfortable mais riche en aventures que d’attendre ma retraite pour me payer une croisière avec des centaines d’autres retraités. Le voyage doit redevenir l’apanage de la jeunesse !

***

Cher voyageur, je ne veux pas que tu vois ce choix comme un sacrifice. Il ne peut pas l’être alors que c’est le privilège d’une infime partie de la population que de pouvoir prendre l’avion régulièrement pour son loisir. C’est une chance de pouvoir faire ce choix ! Alors oui, ça peut être un choix difficile à faire. Il demande des concessions, c’est certain. Mais c’est un choix nécessaire.

Cher voyageur, j’ai voulu t’écrire cette lettre pour te dire que c’était possible. Que tu peux, toi aussi, concilier ton désir de voyager et tes convictions écologiques. Que c’est même l’occasion de mettre un sens dans tes voyages, de les faire mûrir. Aller au-delà du loisir pour laisser quelque chose de positif le long de ton chemin.

Cher voyageur, je te propose de profiter de ce temps confiné pour repenser ta manière de voyager. S’il te plait, à la fin du confinement, ne te précipite pas dans le premier aéroport. Voyage autour de chez toi. Aide le secteur touristique français à se relever de cette crise sans précédent. Et si tu veux partir loin, donne-toi les moyens de prendre le temps de voyager. Je te le demande car ce n’est pas une décision individuelle. Quand tu prends l’avion pour un week-end en Europe, pour deux semaines à Bali ou à New York, je suis concernée. En prenant l’avion tu participes au réchauffement de la planète sur laquelle je vis aussi. C’est un choix nécessaire et collectif.

Cher voyageur, sois, toi aussi, un voyageur terrestre, un vrai voyageur.

J’espère te croiser sur la route.

Je t’embrasse de loin.

Léa

* Notre projet de voyage : Nous sommes arrivés en Nouvelle-Zélande en avion avec une escale de cinq mois en Inde et au Pakistan. Sur les deux dernières années, nous avons donc pris un avion par an. C’est imparfait mais ça a été notre transition. Et sans ça, nous (enfin Léo surtout) aurions été trop âgés pour avoir un visa vacances travail en Nouvelle-Zélande (la demande doit être faite avant les 30 ans révolus). À la fin de notre année de PVT nous souhaitons rejoindre l’Australie en bateau-stop pour refaire un an de PVT, puis rejoindre l’Asie ou la Nouvelle-Calédonie et rentrer par la route via l’Asie centrale. Nous ne savons pas encore comment. En stop, en moto, à vélo, dans un véhicule aménagé… C’est dans longtemps, nous verrons bien quand nous en serons là. Et puis rien n’est fixe. Si nous trouvons un bateau pour l’Amérique du Sud, nous rentrerons depuis l’autre côté. Nous n’avons ni itinéraire, ni date de retour. Seulement la volonté de voyager lentement et de ne plus prendre l’avion. Nous sommes des voyageurs terrestres.

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Cet article a 12 commentaires

  1. Mouton

    Je suis bien d’accord avec toi. Bien sûr je ne suis pas prête à faire les choix que tu as fait. J’aime revenir chez moi. Mais c’est toujours bien meilleur de partir au guidon de ma moto que de poser mon fondement dans un avion. J’ai les voyages en écosse comme élément de comparaison et effectivement les paysages changent, la Normandie, l’angleterre, les lowlands, les highlands… les éclats de rire avec des inconnus dans les pubs, les rencontres éphémères avec des gens qu’on aurait aimé revoir… oui… oubliez les avions

    1. Léa

      Oui, tu en es le parfait exemple ! Vous êtes toujours en escapade en France et quand vous partez plus loin, c’est tout de suite une belle aventure à moto !

  2. Maëlle

    Hello Léa,
    Est-ce-que tu aurais des conseils de lecture par rapport à cela ? Je suis voyageuse nomade, je ne prends pas beaucoup l’avion car je reste longtemps dans chaque endroit, je privilégie les autres moyens de transport au maximum… Mais je le prends. J’avoue que je relativise encore en me disant que ce sont mes seuls « faux pas », n’ayant ni voiture ni propriété, ayant un train de vie minimaliste, etc.
    J’aimerais me renseigner davantage çar à l’évidence je ne le suis pas assez. Si tu as des sources pour commencer, je suis preneuse.
    Merci beaucoup,
    Maëlle

    1. Léa

      Salut Maëlle,
      Merci pour ton message. Il est certain que ton mode de vie est déjà beaucoup moins nocif qu’un mode de vie classique. Pour l’avion, ça prendra le temps nécessaire, mais je pense que c’est déjà un bon pas d’en avoir conscience pour pouvoir l’éviter quand il est facilement évitable. 🙂
      Pour les lectures, je ne connais pas de livres sur le sujet. Mais les sites de réseau action climat et stay grounded ont plein d’infos intéressantes ! Et sinon, il y a pas mal de récits de grands voyages sans avion qui sont très inspirants. Pour n’en citer que quelques uns :
      – En route avec Aile d’Olivier Peyre qui a fait le tour du monde en vélo, voilier et parapente (pas encore lu, mais j’en ai entendu beaucoup de bien !) ;
      – Le tour du monde en stop de Ludovic Hubler ;
      – La longue route de Bernard Moitessier qui te donnera envie de faire de la voile ;
      – L’usage du monde de Nicolas Bouvier, le classique !

  3. Leclere

    Allo bons baisers.
    C’est une bien jolie lettre.
    Mais un peu imparfaite.
    Car certes l’avion coûte beaucoup à la planète, mais il faut aussi regarder quelles sont les premières industries qui polluent le plus.
    L’avion est la 7ème.
    La seconde industrie est l’industrie de la mode (merci à Zara et compagnie). La nourriture que nous consommons aussi (consommer local et de saison).
    Ensuite, pour les avions, ils polluent, certes, mais tout pollue.
    Les études qui sont faites ne prennent pas en compte les réelles utilisations.
    Un avion est souvent plein alors que l’on utilise très souvent la voiture pour se déplacer entre 1-2 kms…
    J’ai déjà pris des bus sur des milliers de kms quasiment vide…
    Je pense qu’il faut surtout éduquer de nouveau la population.
    Mais ça risque d’être très compliqué.
    Bonne continuation

    1. Léa

      Salut,
      Merci pour ton message. Mais j’avoue ne pas trop comprendre là où tu souhaites en venir : parce que d’autres choses polluent on devrait ne pas agir là où on peut agir ?
      Tu regardes à l’échelle de la société mais à l’échelle individuelle, les actions qui ont le plus d’impact sont l’alimentation et le transport. Il est facile d’agir sur ces deux points et cela fait une vraie différence pour le collectif.
      Et si tu veux tout savoir, je suis végétarienne, je consomme local, de saison et bio. Je n’achète jamais de fast fashion et je favorise le seconde main ou la production éthique. Je tends vers le zéro déchet et je mène une vie minimaliste. Mais tout ça, ce n’était pas le sujet de ma lettre qui ne parle pas d’écologie en général mais bien de voyages en avion pour le loisir.
      Si les avions sont souvent pleins c’est parce que trop de personnes les prennent encore. En Suède, la honte de voler à fait baisser significativement le trafic aérien. Donc si plus de monde s’engage, ça remplira les bus qui sont beaucoup plus intéressants d’un point de vue environnemental.
      Et pour ça, ton discours est contre-productif. Si tout le monde attendait que l’avion soit la dernière chose polluante sur Terre pour réfléchir à des alternatives, on ne s’en sortirait pas. Donc, si tu veux voir les bus que tu prends se remplir, je t’invite à repenser ce discours.

  4. Val voyage

    Bonjour,

    C’est très bien dit et une bonne décision.
    On est beaucoup de voyageurs je pense à se torturer l’esprit avec ça alors félicitation !
    Chose que tu n’as pas dit mais qu’il me semble important de préciser pour les gens qui veulent changer, attention aux fausses solutions. Par exemple, partir en van ou grosse voiture pour faire 10 000 km sur quelques mois ça peut polluer en CO2 autant, voire plus, que faire le même nombre de kilomètres en avion pour un seul voyage annuel.
    Par contre, comme tu le dis il y des moyens alternatifs comme la marche, le vélo, et même les transports en commun c’est déjà bien mieux. Et puis voyager en bougeant moins, et moins loin.

    1. Léa

      Salut Val,
      Merci pour ton message, tu as raison de le préciser. Mais si on remplace l’avion par la voiture, on fait quand même moins de bornes au final. Et c’est là que je suis tout à fait d’accord avec toi : voyager sans avion vient inévitablement, à mon sens, avec un retour à la lenteur. Et c’est là, la clé d’un voyage plus responsable.

  5. Cette question me taraude tellement… Ayant vécu à l’étranger 8 des 10 dernières années, je réapprivoise la France depuis mon retour. Envie de moins prendre l’avion, de me reconcentrer sur ce qui est près de moi… tout comme l’envie toujours aussi débordante de continuer à aller voir ailleurs…
    Tes mots résonnent, secouent mes pensées, ma zone de confort… et même si j’essaie déjà de ne plus prendre l’avion qu’un aller/retour par an pour voyager plus loin, je me sens comme un imposteur (je suis aussi très vite devenue accro au saut en parachute, alors vive la dissonance cognitive )…

    J’ai de quoi réfléchir ces jours-ci, pour trouver le meilleur chemin…

    Merci encore pour ces mots. Profitez pleinement de la Nouvelle Zélande et de ces aventures quotidiennes. Doux souvenir pour moi que celui de mon road-trip avec mon amie en NZ…

    Bons chemins!
    Jul’

    1. Léa

      Hello Jul’,
      J’ai mis tellement de temps à répondre à tes commentaires (désolée) que ta réflexion a donné lieu un billet très intéressant (merci pour la citation d’ailleurs) ! Je mets le lien ici, si certains veulent lire : https://lespetitspasdejuls.com/2020/05/20/et-si-jarretais-presque-de-prendre-lavion/. C’est en effet une décision qui peut être lourde et difficile et qui mérite une longue réflexion. J’ai mis un moment également pour pouvoir l’annoncer de mon côté et être déjà à l’autre bout du monde facilite la tâche, il faut l’avouer.
      Bonne route à toi !

  6. Coucou 🙂
    C’est une belle décision que vous prenez, et courageuse aussi. Vous allez revenir en cargo ?
    Je suis bien d’accord sur le fait de ne plus prendre l’avion (quoique parfois avoir un combi Volkswagen consommant 12L/100 km n’est pas beaucoup mieux niveau environnemental, même si bien sûr ça pollue moins que l’avion). Mais là où j’aurais du mal à faire la même chose, c’est que comme tu le dis Léa il faut repenser le voyage pour un voyage plus lent, et qu’on n’a pas forcément la possibilité de partir 2 mois (bien sûr dans l’absolu on peut, mais quand on fait des études c’est un peu compliqué). Et que, c’est égoïste je le sais, j’aurais du mal à m’interdire d’aller un peu loin de temps en temps (je voyage de manière simple mais il y a toujours le coût environnemental du transport) alors que… là vient l’idée que tu as dite dans ta lettre (« d’autres font bien pire »)… d’autres prennent tous les jours l’avion pour aller dans une autre ville en France (j’ai appris récemment que ça existait et j’ai été négativement étonnée), et si moi une ou deux fois par an je vole ça ne changera pas grandement la donne. Je sais que ce que j’écris n’est pas bien, je n’ai pas vraiment d’excuses, mais voilà une dissonance cognitive qui me turlupine.
    Quand je serais indépendante (là je vis chez mes parents… j’ai 16 ans XD) je réfléchirais à une manière de voyager librement et en respectant l’environnement. Je sais déjà que j’aimerais voyager à pied et en bus (j’aime les bus, je m’y sens bien souvent), et découvrir les micro-endroits beaux près de chez moi (le voyage est avant tout un état d’esprit, ne l’oublions pas). Mais il y a toujours le gros point noir du trajet : si je veux aller en Arménie, serais-je prête à passer 3 jours dans les transports (avec un budget plus important) au lieu de prendre un vol de 3 heures ? Je pense que oui, mais ça dépendra beaucoup du temps de disponible pour voyager… (études sup’ l’an prochain donc on verra bien). Et je ne sais pas encore si j’aimerai les voyages au long cours. Mais comme avant chaque voyage en avion je stresse (même si le décollage est une sensation merveilleuse, comme les levers de soleil au dessus de la mer de nuages), le sans-avion a tout pour me plaire ! En tout cas, vous vous rapprochez de la perfection haha. Bon confinement en Terre du Milieu (oui j’adore le Seigneur des Anneaux donc comme toute fan qui se respecte dès qu’on évoque la NZ je pense au SDA) ! 🙂

    1. Léa

      Salut Ioulia (et désolée pour mon temps de réponse !).
      Merci beaucoup pour ton message.
      Déjà pour répondre à ta question, le cargo est trop cher pour nous. Nous essaierons plutôt en voilier-stop jusqu’à atteindre une route et après en Asie, et après, on verra bien. 🙂
      C’est déjà super que tu aies cette réflexion et qu’elle soit aussi avancée. Chacun fait son chemin petit à petit. Et puis, aller jusqu’en Arménie en bus, ça a l’air trop chouette, moi je vote pour ! 😀

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